La ligne 138 - Malo.be

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La ligne 138

Loin, toujours plus loin,  
près, toujours plus près.
Par les plaines et les collines,
l'homme a toujours voulu rendre
plus proches les villages.

Mon histoire est récente
mais est déjà lointaine pour beaucoup de personnes.
Je suis née de la révolution industrielle,
Ma robe était faite d'acier et de bois,
Mon voile était blanc
et s'étendait le long de mon corps
Pour se fondre dans la nature où je passais.
Pour faciliter mon trajet,
je suivais les méandres du ruisseau.
Quand celui-ci jouait de trop avec moi,
je l'enjambais.
Et de temps à autre, je prenais
un petit raccourci en coupant au court.

Avec ce ruisseau,
j'ai pu admirer la faune et la flore
Entre ces villages où je rythmais la vie.

De gentilles demoiselles avec leur robe noire
et blanche me regardaient passer
tout en dégustant un met d'une verdure
Que seul l'hiver recouvrait de son manteau blanc.

Que de personnes ne m'ont prise
pour se rendre là
Ou plus loin.
Certains ont déposé leurs bagages en face de moi
Pour y construire leur demeure.
J'étais l'horloge de ces collégiens
Pour qui mon passage annonçait la récréation.
Il y a peu, les hommes ont préféré m'abandonner,
Et la nature a repris ses droits sur moi.

Qui suis-je ? Ou qui étais-je ?

J'étais la ligne de chemin de fer
Entre Châtelineau et Florennes,

Et je passais par Gerpinnes.
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